Toujours avec ma comparse d’un jour (les discussions ont été fructueuses), entre 2 bouchées au Café Pinson et suite à ma révélation quasi mystique, on s’est interrogées : est-ce que la propension à tout garder, à s’encombrer d’un bric à brac “j’en aurais peut être besoin un jour” ne serait pas tout bonnement génétique ? de famille ? Innée ou acquise qu’importe, mais serait une tare familiale ?
Et dans mon cas : est-ce que ça saute une génération ? Ma maman est du genre à tout bazarder sans état d’âme, mais vous ai-je déjà parlé de mes grand-mères ?
D’un côté ma Mamie maternelle, qui a absolument tout conservé toute sa vie. La boite de Cracotte découpée/attachée par une pince à linge pour faire des listes de courses, les boites de glace pour faire des tuppers : bon ça c’est bien, décroissant on va dire. Mais aussi toutes les affaires de ma mère (plutôt cool pour les soirées étudiantes à thème seventies) des ancêtres, etc… C’est super quand on est enfant et qu’on y passe les vacances, mais une maison de 200 m2 blindée quand on n’est plus que 2 est-ce bien raisonnable ?
De plus elle collectionnait tout, mais TOUT : les porte-clefs, les timbres, les vieilles pièces, les sucres emballés dans des papiers avec des motifs… Ca a dû déjà légèrement déteindre puisque la première fois que je suis partie en grandes vacances, à la mer et en caravane, à 9 ans, j’ai emporté … ma collection de gommes !? Qui m’a évidemment bien servi comme vous vous doutez.
(Souvenir de mon grand-père dans l’entrée, il était boulanger)
il y a une quinzaine d’années, mes grand parents ont dû quitter leur maison et leur grand terrain pour un appartement en ville. Ils ont choisi un 140 m2 avec 2 garages qu’ils ont BLINDES de cartons, emportant tout ce qu’ils pouvaient. J’y ai retrouvé mon doudou (que j’ai récupéré, certes), des 45 tours, des Barbie, mais aussi mes cours de prépa. Je me revois les prendre pour les mettre à la benne, ma grand mère à ma suite pour les récupérer et les remettre dans son garage. Tout cet espace utilisé pour stocker des choses qui ne servaient plus, ni à eux ni à personne. C’est à ce moment que son état s’est dégradé, une dégénérescence maculaire doublée d’un Alzheimer. Maladie qui au départ a été cataloguée conjugopathie, mon grand-père étant pour le moins tyrannique, il a décidé à un moment que ça suffisait et IL LUI A FAIT BOUFFER SA COLLECTION DE SUCRES. Un par un, chaque jour, ça a duré pas loin d’une année. Ca va, c’est stable comme matière, je suspecte que dans le lot il y en avait de 30 ou 40 ans d’âge. C’est là qu’on est content en visite de ne pas sucrer son café.
Mon papi est décédé il y a 5 ans, et elle est maintenant en maison de retraite, aveugle et ne reconnaissant plus que sa fille ou presque. Je ne souhaite à personne de finir comme ça. Est-ce que cela l’a rendue plus heureuse tous ces objets ? Je ne crois pas. Est-ce que je ne me souviens d’elle que par ses “trésors” ? Non plus. Je me souviens que c”est elle qui m’a appris à coudre, à tricoter, à jouer aux dames, faire des mots mêlés ou aller à la chasse aux doryphores sur les pieds de patates.
Ma Mémé Bébelle paternelle quant à elle, vit toujours avec son mari (92 ans les deux, et ouais) dans une petite maison beaucoup plus modeste, mais non moins fournie. Un rez de chaussée, un grenier aménagé, un “magasin” sorte d’appenti où elle range ses patates, ses confitures, ses congels et où il y avait dans le temps un pressoir à raisin (on est en Bourgogne). Du bazar à n’en plus finir. Ils ont toujours vécu là, et des couches d’objets se sont superposées à des couches d’objets.
Ils ont très peu de moyens, mais son petit plaisir personnel, ce sont les catalogues et la vente par correspondance (nous y revoilà hein, le chêne, le gland) : Daxon, La Blanche Porte… Du beurre sur les petits vieux en vendant de la camelote de mauvaise qualité, ça me rend un peu malade mais comme je vous le disais c’est son petit plaisir, avec les cadeaux à 2 balles avec chaque commande.
Un bazar pas possible dans tous les coins mais leur jeu de petits chevaux favoris et qui leur sert tous les jours est complètement usé, rafistolé, les pions tiennent avec du scotch. Je crois bien que ses fils lui en ont offert un neuf. Mais il va moins bien et ils ne s’en servent pas. A cet âge on ne change plus les habitudes. Je lui ai offert un gilet en polaire Uniqlo, je crois qu’elle ne le met pas ou que les dimanche pour ne pas l’abîmer. Du coup je leur offre du consommable (et ça consomme du miel dans les tisanes, ah oui).
J’essaie d’y passer régulièrement avec son arrière petit fils, la dernière fois, dans la salle de bain, j’ai compté 7 brosses à cheveux. SEPT. Elle a le cheveu dru, certes, mais court.
Elle, elle m’a appris à jouer au Tarot, à faire des dessins à la craie dans la cour, à donner à manger aux lapins et que “le bordeaux c’est pas bon, ça gratte pas assez” (SIC !).
Elles sont d’une génération qui a connu la guerre et les privations, accumuler était devenu un réflexe j’imagine, assorti du fameux “ça peut servir !”. Mais on est désormais dans une telle société d’opulence où tout est disponible partout et tout le temps, à un prix bien moindre qu’au siècle dernier, qu’on ne peut plus adopter le même comportement.
Ce billet est déjà bien long, mais je reviendrai vous parler de mes dernières lectures, le “pic d’objets”que notre société a passeé je pense, et du dernier livre terminé “Nothing Left Over”, lecture pas extraordinaire mais titre édifiant comme mode de vie “ne rien laisser derrière soi”.
très intéressant tout ça et le fait de stocker mon dieu quelle galère… pas besoin de faire de la psycho du dimanche mais c’est vrai que ça semble clairement pour combler un vide, un manque n’est-ce pas… j’ai un pote de trente ans c’est la même chose : il vit seul, et accumule les tubes de dentifrice ou les paquets d’eau minérale “au cas où” alors que le gars, il vit à Paris, où il y a toujours un magasin ouvert pour se ravitailler.
le problème ensuite, c’est lors des décès : qui va se coltiner toutes ces m***** ensuite à trier, vider, etc. ? c’est bibi
Ton post est touchant.
Ma grand mère me disait que chaque objet de sa jolie et dense accumulation, lui rappelait un souvenir de vie dans cette société où tout va vite et où la sphère familiale n’est plus tout à fait la même (cosmopolite, recomposée, individuellement autonome).Je respecte.
Bise
Isa
http://makemycolors.com
Blog made in Provence
Que c’est émouvant tes souvenirs sur tes grand mères ,ça m’a donné la nostalgie du temps des blogs du début quand on parlait de choses plus perso.Chez mon arrière grand mère il a fallu vider son grand appartement quand elle est partie en maison de retraite,pareil pour mes beaux parents qui sont morts très jeunes et je ne veux pas que mes enfants ou petits enfants connaissent ça alors depuis je trie et je jette régulièrement et peut être même un peu trop.
Ma grand-mère ne stockait pas mais quand elle est décédée, cela a pris plusieurs mois à vider totalement sa maison….. Je pense qu’on accumule naturellement aussi sans être forcément “malade”
Un bien joli post. Tu as beaucoup de chance qu’il te reste des grands parents. Je n’ai plus personne. Ma grand mère maternelle gardait beaucoup de choses elle aussi. Mon grand père, lui, avait peur de manquer. Certainement un traumatisme lié à la guerre.
En tout cas, j’aime ton idée de trier, jeter, ne garder que l’essentiel.
Biz
De mes deux grand-mères, une seule stockait, gardait et pas celle qui a été le plus touchée par la guerre. Aller dans son immense grenier et dans les placards montant jusqu’au plafond c’était comme faire une chasse au trésor, renouvelée chaque été avec bonheur. C’est mon frère qui a hérité du “virus”, lequel se porte sur les vieilles voitures et motos, bref que des trucs qui ne prennent pas de place
.
je lui rends grâce à cette grand-mère stockeuse car elle avait un très grand nombre de draps et chemises de nuit en lin brodés main que j’ai sauvé d’une fin irrémédiable.
Je pense effectivement qu’on a une portion sinon génétique, mais plutôt d’observation/influence.
Une de mes grand mère vivait dans une grande maison, et pourtant, elle conservait peu de chose. Elle a déménagé dans un appart, les meubles ont été répartis entre ses enfants et basta. Elle a très peu d’affaires, donc une signature style reconnaissable entre mille (certains chapeaux, une jupe bleu, une tunique etc…). La seule chose qu’elle conserve vraiment se sont ses bijoux. Je voix pas mal la dedans son côté expat (elle n’est rentrée en France qu’à 18 ans) et son côté mère de famille très nombreuse (si tu commence à stocker tu ne t’en sors plus). Après cela a donné des comportements différents (ma mère qui jette tout, son frère qui gardait tous ses cours).
De l’autre côté ma grand mère parisienne elle stocke tout. Elle a vécu la guerre à Paris, contrairement à mon autre grand mère qui était au Vietnam puis à la Réunion et a été plus épargnée. Résultat elle stocke tout, surtout dans sa maison de campagne. Ca a du bon et du mauvais. On a quand même retrouvé en fouillant des affaires de mon arrière grand père dans sa valise (bref un truc assez touchant). Mon père est pareil et c’est vite ingérable.
Conséquence? je suis au milieu. J’accumule, et quand j’atteins un point de saturation je tri et je jette sans complexe. J’accumule bcp moins aussi. Je me souviens lorsque j’ai vidé ma chambre chez ma mère, tout le bazar. Autant certaines choses (photos, etc) ça avait du sens, et c’était agréable à garder, autant le reste… tu te demandes ce qui t’es passé par la tête à 11 ans!
pour ma part, j’ai un père qui a 3 garages bourrés à craquer et une mère qui ne jette rien (même pas les papier cadeaux de Noël) sous prétexte : “ça peut resservir!!!”
heureusement, ils sont séparés sinon il leur faudrait 4 maisons à eux 2! lol
je crois qu’ils m’ont vaccinée à jamais sur l’accumulation d’objets!!! moi mon intérieur est minimaliste à l’extrême! je donne, je vends, je recycle, je jette. et bien sûr, eux sont outrés! mdrrrrr
Bonjour,
J’espère ne pas faire trop simpliste ou “psychologie de comptoir” tout en expliquant mon point de vue clairement (ça c’est du programme)…
A mon sens l’accumulation n’est pas “génétique”, mais sans doute que ça fait partie du processus d’individuation : certains s’identifient (et donc refont la même chose), d’autres prennent le contre pied, le tout avec plus ou moins de mesure et plus ou moins consciemment. Ce n’est pas parce que la manie d’accumuler chez les autres nous horripile qu’on ne va pas accumuler nous même : par exemple, si quelqu’un a en horreur la manie de son aïeul d’accumuler des stylos publicitaires, ça ne veut pas dire qu’elle ne va rien accumuler du tout, elle peut très bien stocker plein de coupons de tissu. C’est un peu comme si le comportement restait, mais qu’il se déplaçait simplement de sphère (depuis les stylos vers le tissu dans mon exemple).
Pour les comportements “pathologiques” ou “extrêmes” je pense que ça vient d’un trauma : une peur de manquer, une peur du vide (quel qu’il soit : émotionnel ou matériel), une peur de la mort, une peur du rejet, etc.
Et comme pour tout, certains s’en sortent “plus facilement” et tout seuls, d’autres calment leurs angoisses comme ils peuvent, en mettant en place des comportements supposés les calmer.
Après c’est sans doute à nous de voir ce que l’on souhaite faire de cet héritage familial et de nous positionner par rapport aux comportements de nos aïeux… Mais comme tout ce qui touche à la psychologie et aux lignées familiales, c’est plus facile à dire qu’à faire : pas de réponse simple à ces questions là !
Bonne journée !
“Ne rien laisser derrière soi” : c’est un peu aussi ma vision des choses en ce moment, mais je pense qu’on doit raisonner différemment quand on a des gosses, car dans le monde actuel il vaut mieux essayer de leur assurer un pécule de départ dans la vie !^^
Je reconnais ma grand mère paternelle dans la description de tes aïeux : elle garde tout (le linge, les vêtements , des recettes de cuisines,..) et adore commander à tout va pour recevoir les cadeaux gratuits qu’elle nous refile bien sûr….
Ne parlons pas de la nourriture: elle a l’habitude d’accumuler tout ce qui est comestible ce qui donne parfois de mauvaises surprises.
Le traumatisme de la guerre et les périodes de privations y sont sans doute pour quelque chose.
Ah ben voilà, nous y sommes. Je m’interroge aussi sur le mode par lequel cette manière de garder, d’accumuler à pu se transmettre de mes deux grands-pères collectionneurs jusqu’à moi. Prédisposition génétique ? Education? Fascination née à l’enfance devant ces cavernes d’Ali Baba ?
De plus, il est vrai qu’on peut tout se procurer plus facilement aujourd’hui, mais justement, le dégoût que cette société du tout jetable m’inspire, joue aussi à contre-sens pour m’inciter à accumuler par réaction à ce système irresponsable.
Du coup: ça fait beaucoup de prédispositions à l’accumulation. Je crois que ma frénésie de “faire tourner” mes achats (via mon vide-dressing) est encore la manière la plus saine et efficace que j’aie trouvé pour – sans avoir à bazarder tout et n’importe quoi- réguler cette fâcheuse tendance.
J’aime bien lire ces billets…et l’histoire de ta famille.
Je reconnais mes grands’mères dans ce que tu décris. Moi aussi j’ai perdu mon grand père (il y a 7 ans) et ma grand’mère ne reconnaît plus son propre fils… C’est triste mais c’est la vie.
Bises.
PS : je ne vois pas mon commentaire d’hier sur Jord… Pourtant j’ai essayé deux fois : aucun n’a pas dû passer. Snif ! Je ne participerai pas au tirage.
Excellent billet!!!!
))) voilà la mode c’est bien mais la vraie vie c’est mieux même sur un blog…tu n’es pas obligé de tout dire, tu peux même romancer les choses, un peu. Mais voilà tu as du talent pour écrire c’est gâché que de ne pas le faire 
Excuse moi Siam dernière comparaison avec Viloette et Caro était un peu dur ( je m’en suis rendu compte après…) mais tu as ton style, il faut juste l’exploiter.
Comme tu dis c’est une génération qui a connu la guerre…les miens étaient pareil, famille de petit paysan auss, terriens qui ne jettent rien
Il y a un juste-milieu à trouver pour notre génération, pour que les suivantes s’en sortent bien surtout.
Bonne journée
Merci de partager tout cela. C’est rempli de sincérité, nous renvoie à notre propre histoire… Nous remplit d’émotions de vie…
Magnifique post. Merci
Très émue en lisant ton texte. Merci.
Très beau post, rempli de vérités, mon grand-père lui collectionnait les journaux quotidiens… une cave remplie, avec l’humidité dans cette pièce il n’en restait plus grand-chose…
Ma mère cumule, tout, tout ce qu’elle peut, je crois que dès mon plus jeune âge je n’ai pas aimé, pourquoi, parce que je me disais que si un jour mes parents se séparaient on n’aurait pas le temps de faire le tri, il fallait garder l’essentiel à portée de main, pour pouvoir déguerpir en peu de temps… et tous les mois je triais mes jouets , ne voulant pas stocker des choses inutiles, il fallait que tout rentre dans ma valise cachée sous mon lit.
Plus de vingt ans après, j’ai gardé mon rituel mensuel du tour des placards, j’en ai plus que petite fille, je vis chez moi depuis longtemps, mais de tout ce dont je me suis séparé , rien ne m’a jamais manqué
La société de consommation en masse s’est développée ces 30 dernières années. Il suffit de voir toutes zones d’activité hideuses qu’il faut traverser avant d’entrer dans une ville. Nous vivons dans un centre commercial, ce que nos aïeux n’avaient pas et ce qui est important pour eux c’est la possibilité de réutiliser un jour, peut-être le bouchon qu’ils conservent. Ce qui est moins normal, c’est le gâchis. A minima revendre ou donner mais pas jeter, sauf si c’est trop dégradé.
La société de consommation en masse s’est développée ces 30 dernières années. Il suffit de voir toutes zones d’activité hideuses qu’il faut traverser avant d’entrer dans une ville. Nous vivons dans un centre commercial, ce que nos aïeux n’avaient pas et ce qui est important pour eux c’est la possibilité de réutiliser un jour, peut-être, le bouchon qu’ils conservent. Ce qui est moins normal, c’est le gâchis. A minima revendre ou donner mais pas jeter, sauf si c’est trop dégradé.
Très joli post…
De mon côté, je ne sais pas trop, pour mes parents, mais je sais que mes parents ont tendance à garder les choses. Dans notre famille, on n’a pas l’habitude de vendre, donc on donne les vêtements, et on garde ou on jette le reste. Chez mes parents, vu la taille du sous-sol, on a tendance à garder, parce que tout tient toujours. Mais récemment, j’ai pu comprendre que ma mère en avait marre de tout ce bazar organisé, donc qui sait ?! De mon côté, je suis un peu entre les deux, je pense, même si je m’interroge et fais un peu de tri régulièrement.
Un post et des commentaires vraiment intéressants, à l’opposé d’un excès de futilités que je déplore sur certains blogs mode. Merci pour le partage.
Je lis toujours et je commente rarement (motivée par un concours souvent ^^)… Je prends ces témoignages comme un “cadeau”, dans ton envie de rester “toi” et d’évoluer comme tu en as envie sans trahir tes lectrices les plus fidèles ou le “passé” de ton blog. Bref, blablablabla de ma part mais chouette lecture, merci !
très joli ton post !
L’autre fois je suis allée dans un vide grenier (ou plutôt un vide merdes
L’autre fois je suis allée dans un vide grenier (ou plutôt un vide merdes
Ton post est génial je viens de le lire en entier (alors qu’il est 1h46 du matin -heureusement que demain est férié mais quand même…)
J’avoue que je suis comme tes grand-mères et que je garde TOUT!!! Des cours de fac (qui ont près de 30 ans quand même) aux petits trésors du genre souvenirs des premiers cadeaux de fête des mères ou chouchous de mes filles quand elles étaient petites que je retrouve dans un vieux sac de voyage et que j’ai du mal à jeter… vieux rouges à lèvres utilisés jusqu’au bout – au pinceau- dont je veux garder la référence…, dessous de verre de l’hôtel sur la plage d’Ibiza où on avait passé une si agréable soirée … bref je n’arrive pas à me débarrasser des ces “morceaux de vie…” Et en ce qui concerne les photos papier et les papiers tout court (programme du spectacle de danse de la “petite” – qui est aujourd’hui étudiante- ), j’ai même des dossiers et de -jolies- boites dont le nom est “nanards à valeur sentimentale” c’est dire ! Alors comme je comprends tes grand-mères (pourtant je n’ai pas connu la guerre (vieille mais pas encore à ce point …) bisous je file me coucher !!!
Désolée je t’ai laisse deux comm´ identiques et écourtés mais ça marche pas visiblement.. :-/
L’autre fois je suis allée dans un vide grenier (ou plutôt un vide merdes
Merci Émilie, on a compris !
Bon je laisse tomber
L’autre fois je suis allée dans un vide grenier (ou plutôt un vide merdes:-) ) et là je me suis dit que c’était incroyable la quantité de bazar que les gens peuvent accumuler pour vouloir s’en débarrasser ensuite.. On prend, on jette, la société de consommation, tout ça tout ça..
Ça m’a déclenché un truc depuis et, c’est très récent, mais je réfléchis à deux fois (voir à trois!) avant d’acheter ..”en ai je vraiment besoin..?” Bon en plus je vis pour l’instant dans un 45 mètres carré donc ça aide à se limiter.
J’ai pourtant une grosse tendance nostalgique, j’ai encore beaucoup de mes jouets chez ma mère (..j’ai 35ans..y a des trésors!) et l’autre jour par exemple je me suis bien amusée à trier des vieux cartons avec ma famille. Mais alors après tu te rends compte à quel point ça fait un bien fou de faire du vide! (On touche pas mes jouets..j’en suis pas encore à cette étape mais j’y viendrai ! Ça fera plaisir a des collectionneurs ou à des pires que moi:-) )
Alors bon, résumé, c’est pas évident mais il faut trouver le juste milieu et en garder qu’un peu, même si c’est facile a dire.
On est bien avancé..
Merci pour ce trés beau texte si fin et touchant sur le lien aux objets et celui qui nous unit à nos proches .
Et les commentaires publiés sont tres intéressants sur ce sujet.
Je me souviens de ma grand-mère (qui a aussi connu la guerre) quand je lui demandais pourquoi elle gardait autant de choses, elle me répondait que ça lui faisait de la peine de les jeter. En fait c’est un peu comme si elle gardait les preuves de ses souvenirs pour ne pas les oublier
Bonjour, j’aimerais juste savoir le nom des bircks noires et ou on peut les trouver , merci
Oh oui je trouve que ça c’est une conversation intéressante
Il y a des gens conservateurs
Avant je détestais jeter
Mais alors je m’ecombrais tellement que ma mère en devenait dingue
Et depuis que je vis chez moi j’ai même appris a jeter et sans que cela me déchire le cœur <3
” C’est à ce moment que son état s’est dégradé, une dégénérescence maculaire doublée d’un Alzheimer. Maladie qui au départ a été cataloguée conjugopathie, mon grand-père étant pour le moins tyrannique, il a décidé à un moment que ça suffisait et IL LUI A FAIT BOUFFER SA COLLECTION DE SUCRES. Un par un, chaque jour, ça a duré pas loin d’une année. Ca va, c’est stable comme matière, je suspecte que dans le lot il y en avait de 30 ou 40 ans d’âge. C’est là qu’on est content en visite de ne pas sucrer son café.”
Ton témoignage est triste mis ce passage est à tomber de sa chaise…
Comme toi, mes grands parents gardaient tout (trois chambres et un grenier de vêtements et casseroles au fond bousillé,de cafetières italiennes dénichées en braderie ,des assiettes, des poupées…).Ma grand-mère se levait à 7 heure du mat pour faire les braderies (négocier au plus bas une cent-unième poèle téfal qui ne sera au final jamais utilisée mais rejoindra les autres poèles “de marque” rouillées ). Mon grand -père avait plus de vestes que de jours qui lui restaient à vivre… Heureusement qu’il avait du goût, on a pu les donner après son décès.
Ma mère va dans les “tout à un euro” au moins deux fois par semaine. Quand je vais la voir, elle m’y traîne et tente de me faire acheter un lot de verres “arcopal” (la marque, toujours) parce que “c’est pas cher”…
Une de mes soeurs a hérité du gêne “fourmi” (que l’on peut aussi appeler “gêne du rat”, car la générosité n’est pas leur fort) et a accumulé pendant trois ans des “merveilles” à deux balles pour sa maison en construction. Le tout a été entasse dans une extension qui a finalement pris l’eau de toute part… Adieu monde des merveilles acheté en soldes (canapé, meubles, électro-ménager , piscine, aie de jeux pour les enfants (le genre de trucs qu’on trouve dans les aires publiques, trouvé sur le bon coin, pas cher…)…Il a fallu une benne pour tout jeter!
Leurs motivations étaient différentes: papi et mamie avaient peu de moyens et sautaient sur les “occases”, ils refilaient parfois des trucs.
Ma mère s’ennuie et a peu de moyens, donc elle dépense un peu à la fois, c’est son seul sujet de conversation car sa vie se limite à ça(elle est en invalidité et elle n’a pas d’amies).
Ma soeur a raté ses études et veut en imposer par sa consommation, il s’agit de compenser une frustration de classe.
Perso, j’ai envie de vomir quand je vois trop de trucs…Je suis pour les intérieurs bien rangés. Même les étagères me stressent (je préfère les bahuts, tout est planqué)
Bonjour, j’ai beaucoup, beaucoup, accumulé ces 15 dernières années. Je me suis séparée du père de mon enfant en janvier dernier, il a fallu vendre notre appartement, déménager et là j’ai jeté jeté jeté plein plein de choses. Je n’ai gardé de ses cadeaux que quelques souvenirs de cartes de restau où nous sommes allés,et les bijoux mais je ne peux plus les porter, j’ai jeté les sacs à main qu’il m’avait offert, la lingerie aussi et j’en passe, pour me reconstruire une nouvelle vie j’ai jeté. Donné aussi: les habits, ses chaussures quand il est parti dont il ne se souvenait plus parce qu’elles étaient au cellier. Aujourd’hui je veux de la nouveauté et je me suis rendu compte qu’en aménageant dans un nouvel appart, chaque objet que j’ai décidé de garder quand nous étions ensemble me rappelle le moment , l’endroit, la circonstance de son achat. Les objets, les choses que j’ai, je suis capable de dire où et quand ils ont été achetés, et je me rends compte aujourd’hui que c’est dur , j’ai décidé de ne plus mettre autant d’affect dan mes objets.
Bel article, qui parle à beaucoup de monde sûrement, on a quasiment tous une mémé stockeuse qui a connu la guerre.
Une remarque sur les commandes Daxon etc… avec merdouilles-cadeaux à la clé : on ne fait pas mieux (on fait même beaucoup plus…) avec les Yves Rocher de notre adolescence (et pas que), les La Redoute et autres marques vpc plus branchées mais tout aussi pigeonnantes pour les jeunes femmes que nous sommes…
C’est triste comme article. Ma grand-mère aussi est en “EHPAD”. Elle est atteinte de démence sévère et oublie un peu plus chaque jour de sa vie. Il a fallu vider son appartement très rapidement. Tous ces trésors n’ont pas trouvé de place. Mais en même temps, elle s’en moque. Elle ne sait plus où elle est. Elle n’a plus maintenant qu’un lit avec un fauteuil dans sa chambre. Nous avons essayé de nous partager ses affaires mais nous avons tous des appartements bien remplis. Le brocanteur est passé vider l’appartement… Triste fin de vie.
Ton billet me parle car j’ai connu ça aussi avec mes grands-parents et mes parents. J’accumule aussi mais suis capable de bazarder d’un coup sans le regretter ensuite. Et j’ai remarqué que les maisons minimalistes m’ennuient à l’extrême car elles ne racontent rien. J’aime le côté caverne d’Ali Baba des intérieurs de certains amis, j’aime les brocantes, les vide-greniers parce qu’ils racontent des histoires. Et les histoires, c’est passionnant mais ça fait du bien d’en changer de temps en temps. Donc j’accumule, je vide, je fais de la place et je recommence…Et c’est très bien comme ça! Bises
Ça me rappelle ma grand-mère. Elle est née en 1931, elle a connu la guerre. Elle a gardé les tickets de rationnement, les feuilles de permission des hommes de la famille, des obus vides, et j’en passe. Sauf qu’elle a gardé vraiment TOUS les documents.
Viennent ensuite les draps et linge de maison, qui datent pour certains de sa grand-mère à elle.
Elle a eu un café, elle a gardé tous les verres etc en pensant que ça pourrait servir.
Elle garde les papiers cadeaux à Noel quand ils ne sont pas abîmés (chaque année je me fais un malin plaisir à déchiqueter l’emballage de mes cadeaux comme ça poubelle) et les bolducs et trucs qu’on colle sur les cadeaux. On sait jamais d’un Noel à l’autre elle réutilise.
Elle a une cave aussi grande que sa (grande) maison, plus l’espèce de garage/séchoir au fond du jardin.
Elle lave les pots en plastique de desserts des supermarchés, toute la pub reçue dans la boîte aux lettres, tous les catalogues la redoute depuis des années.
Elle me dit que c’est parce qu’elle a connu la guerre et les tickets pour manger. Que depuis ça elle garde tout parce qu’on sait jamais hein, si on manque de quelque chose, on va à la cave on trouve tout!
Du coup mon père est le portrait craché de mamie. Maman qui a connu la guerre aussi a tendance a pas mal accumuler. ET moi je jette tout. Mais vraiment. Je ne garde strictement rien. Overdose de bricoles qui prennent la poussière.