Alors le yoga vous protège du vieillissement

Ces dernières années, de nombreuses études ont vu le jour sur le yoga et son utilisation comme « thérapie complémentaire » à combiner avec d’autres traitements pour un certain nombre de pathologies, du mal de dos à la dépression, des troubles anxieux à l’arthrite. Dans le numéro de novembre de Scientifique Américain, un magazine scientifique américain, journaliste (et professeur de yoga certifié) Claudia Wallis cite une critique d’article publiée l’année dernière dans le magazine Plasticité cérébrale, qui ont analysé onze études publiées entre 2009 et 2019 qui ont utilisé différents types d’IRM pour évaluer les effets de la pratique du yoga (postures, exercices de respiration et méditation) sur le cerveau. La plupart de ces études se basent sur la comparaison de la structure cérébrale de pratiquants de yoga expérimentés avec celle de non-pratiquants ou inexpérimentés, pour révéler l’existence de différences transversales entre les deux groupes.

Dans l’ensemble, ces études ont montré un effet positif du yoga sur le cerveau, montrant comment la pratique du yoga semble être liée à une augmentation du volume de matière grise dans l’hippocampe (une zone du cerveau qui joue un rôle très important dans gestion de la mémoire), l’augmentation du volume de certaines zones du cortex préfrontal (qui joue un rôle fondamental dans les processus cognitifs), et une plus grande connectivité entre les zones cérébrales qui composent le réseau de mode par défaut (DMN), un réseau de circuits neuronaux dans différentes régions corticales et sous-corticales généralement activées pendant les heures de repos et d’activité passive.

Ce réseau joue un rôle dans le traitement des souvenirs et des émotions et dans « ce que nous appelons le traitement autoréférentiel : le traitement de soi », explique Jessica Damoiseaux, neuroscientifique cognitive à la Wayne State University et co-auteur de l’article cité par Scientifique Américain. L’augmentation de la matière grise dans ces régions peut suggérer « qu’il y a plus de connexions entre les neurones, ce qui indique un meilleur fonctionnement ». Spécialisée dans l’étude des changements cérébraux liés à l’âge, Damoiseaux souligne que les structures qui semblent bénéficier le plus de la pratique du yoga sont celles qui ont tendance à se rétrécir avec l’âge, notamment chez les personnes atteintes de démence.

L’augmentation de ces volumes liés au yoga est similaire à celle observée dans les études d’exécration aérobie, note Claudia Wallis. Pour le moment, cependant, il est difficile de répondre à la question de savoir s’il existe réellement quelque chose de « spécial » uniquement dans le yoga. Catherine Bushnell, chercheuse au National Center for Complementary and Integrative Health (une agence gouvernementale américaine qui s’occupe de la médecine complémentaire et alternative), a découvert que les pratiquants de yoga expérimentés affichent une plus grande tolérance à la douleur que les non-pratiquants. matière grise dans la région du cortex insulaire, mais il n’est pas encore possible d’établir si le yoga est directement impliqué.

Pour Wallis, on pourrait s’attendre à des réponses plus claires grâce à de nouvelles études qui seront basées sur de plus petites expériences. Neha Gothe, directrice du Laboratoire de psychologie de l’exercice à l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign, qui dirigeait le groupe de travail qui a analysé les onze études sur les effets du yoga sur le cerveau, a récemment reçu une subvention fédérale pour mener à son tour une étude. dont l’objectif est de comparer l’impact de différents régimes d’exercices sur l’anatomie cérébrale et les performances cognitives : l’expérience sera menée en assistant aléatoirement 168 personnes âgées pendant six mois à des cours de yoga, de gymnastique aérobie et d’étirements.